Les anticorps monoclonaux
La production de ces anticorps in-vitro est très difficile à cause de la faible durée de vie des plasmocytes.
In-vivo, la production de ces anticorps peut être obtenue en injectant chez l’animal un antigène donné puis extraction de ceux-ci dans le sang. Cette méthode est très couteuse et très peu d’anticorps sont obtenus.
L’élaboration de la technique des hybridomes par César Milstein et Georges köhler en 1975 a permis d’obtenir une grande quantité d’anticorps à faible coût et ainsi permettre de les utiliser dans de nombreuses applications.
Cette technique consiste à injecter l’antigène d’intérêt chez une souris puis de prélèver, au bout de quelques semaines, les cellules de la rate. Parmis ces cellules se trouvent des plasmocytes sécrétant des anticorps dirigés spécifiquement contre l’antigène choisi. On fusionne ces plasmocytes avec des cellules de tumeur appelées cellules myélomateuses (cellules immortelles) grâce à l’addition de polyéthylène glycol (PEG) qui induit la fusion membranaire et permet ainsi d’obtenir des hybridomes qui ont la capacité de se multiplier plus rapidement que les cellules normales du corps productrices d’anticorps et de développer indéfiniment des anticorps spécifiques. Les cellules sont ensuite réparties dans des plaques multipuits de telle sorte qu’il n’y ait qu’une cellule par puits. Afin d’éliminer les plasmocytes et les cellules myélomateuses non fusionnées, on utilisera un milieu de culture sélectif (milieu de culture HAT). Les plasmocytes non fusionnés meurent rapidement et les cellules myélomateuses utilisées ayant un gène non fonctionnel pour une enzyme intervenant dans la synthèse des nucléotides-hypoxanthine – guanine – phosphoribosyl – transférase (HGRPT) sont incapable de survivre dans un milieu HAT (hypoxanthine aminoptérine thymidine).
Seules les cellules hybrides se multiplient. Au bout d’une dizaine de jours, on recherche dans chaque puits la présence d’anticorps dirigés contre l’antigène utilisé pour immuniser la souris. On repique les cellules productrices. On isole ainsi quelques clones cellulaires producteurs qui pourront être conservées dans l’azote liquide.
Exemples d’application:
- Test d’ovulation: les anticorps monoclonaux anti-hormone lutéinisante qui révèlent l’augmentation du taux d’hormone LH (signe précurseur de l’ovulation).
- Test de grossesse: le principe repose sur la détection de l’hormone hGC (human Chorionic Gonadotropin) dans les urines par le biais d’une réaction colorée spécifique grâce à l’utilisation d’anticorps monoclonaux anti-hGC.
- Fabrication des anticorps monoclonaux contre des antigènes portés par des cellules tumorales afin de les détruire. L’intérêt de l’utilisation des anticorps monoclonaux pour un traitement anti-cancereux réside dans la spécificité de ceux-ci à détruire des cellules cibles. On peut soit utiliser des anticorps seuls (anticorps nus) qui en s’attachant à la cellule entraînent sa mort ou associés à une autre molécule comme une toxine ou un produit radioactif. L’anticorps sert dans ce cas là, à amener vers la cellule tumorale l’élèment qui va la détruire.
- Test ELISA: utilisation des anticorps monoclonaux comme anticorps traceurs dans le test ELISA (Enzyme Linked Immunosorbent Assay). Ce type de test est utilisé notamment dans le dépistage de la séropositivité au virus VIH, c’est à dire pour mettre en évidence la présence d’anticorps anti-VIH dans le sérum.
Comme la plupart des anticorps monoclonaux sont produits dans des cellules de rongeurs, on peut observer une réaction immunitaire lors de leur injection chez un patient. Cette imunité inactive progressivement l’action bénéfique de l’anticorps monoclonal. Pour remédier à ce problème, on produit des anticorps « chimériques » ou « humanisés ».
Les anticorps « chimériques » sont obtenus par greffage des parties constantes d’immunoglobuline humaine sur les parties variables d’un anticorps de souris.
les anticorps “humanisés” sont produits par fermentation microbienne ou par des souris transgéniques contenant seulement une partie des gènes humains à l’origine des Anticorps. Ils sont potentiellement mieux tolérés dans l’organisme humain.